De nouveau libre, j’ai loué un appart et pris un boulot. Oh, caissière, ce n’était pas la gloire, mais enfin ça assurait mon indépendance et ça payait mon loyer. Je n’avais pas remis les pieds dans mon ancienne cité. De mes anciennes relations, je n’avais conservé que Robert, le photographe, à qui je rendais régulièrement visite, et qui continuait à prendre des photos de moi après s’être soulagé dans ma bouche. Pour le reste, j’ai connu une période d’abstinence plutôt reposante. Les chaudes soirées en boîte ou en cave au cours desquelles j’étais prise d’assaut par la meute en rut ne me manquaient pas. De ça, j’avais eu largement mon compte, et j’appréciais de rester seule à la maison, vautrée devant la télé.

Puis un soir de printemps, alors que je marchais sur le boulevard en rentrant du boulot, une voiture s’est arrêtée près de moi. La vitre s’est abaissée et un type s’est penché pour me héler. Je croyais qu’il allait me demander un renseignement pour trouver sa route. Je me préparais déjà à lui dire que je connaissais mal le quartier. Mais j’ai entendu un « combien pour une pipe ? ». Je croyais avoir mal compris. Mais le type a insisté : « combien tu prends ? Tu suces sans capote, j’espère ? ».
J’ai jeté un œil rapide dans la voiture : un homme d’une quarantaine d’années, moustachu, l’air pas commode. J’étais déstabilisée, je ne savais que répondre. Je venais de comprendre qu’il me prenait pour une prostituée. J’ai voulu lui dire qu’il y avait erreur, que je n’étais pas ce qu’il croyait. Mais, j’en ai été surprise moi-même, j’ai bafouillé un chiffre inaudible. « combien ? Je n’ai pas entendu. » Je me sentais rouge de confusion. J’ai répété « vingt euros ». « ok, monte ! »
Il a démarré la voiture aussitôt, cherchant un coin tranquille où s’arrêter. J’étais silencieuse et comme paralysée. Je n’en menais pas large. Je me demandais ce qui m’avait pris, pourquoi j’avais accepté ça. Lui jetait de temps en temps un regard sur moi comme pour m’évaluer, me jauger. Enfin il a arrêté la voiture dans une petite rue qui donnait sur un parc. Il faisait sombre, l’endroit était désert, on était garé entre deux voitures qui nous protégeaient.
Sans un mot, il a sorti un billet que j’ai enfoui dans une poche de mon manteau. Sans perdre

de temps, il a ouvert sa braguette. Il m’a pris par le cou, m’a rapidement peloté les seins et les cuisses, puis il m’a forcée à se pencher sur son sexe. Je me suis exécutée sans enthousiasme. Sa bite était molle, ce n’était pas très agréable. Puis elle a commencé à durcir, tandis qu’il me flattait la croupe. Ça n’a pas duré longtemps. Il a joui rapidement, me remplissant la bouche d’un goût amer. J’ai tout recraché. Il s’est rapidement essuyé avec un kleenex, a ouvert ma porte sans un mot, me faisant comprendre que je devais descendre. Il a démarré sans tarder, je me suis retrouvée sur le trottoir, la bouche pâteuse, troublée par ce qui venait d’arriver...
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