Mon propos


Le journal intime d'une trentenaire, errante sexuelle.
On m'a toujours traitée de fille facile, de traînée, de marie-couche-toi-là. J'assume.
Je suis comme ça.
J'essaierai d'être vraie, sans fard, au fil d'un journal décousu, fait de réflexions, d'expériences vécues racontées franchement, sans détour mais sans vulgarité.
Isa
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Correspondance

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Dimanche 26 février 7 26 /02 /Fév 16:08
Je n’ai jamais été une fille causante. J’ai toujours préféré me taire et laisser venir. C’est par mon attitude effacée, paradoxalement, que j’ai toujours attiré les hommes, qui ressentaient d’instinct tout le parti qu’ils pouvaient tirer de moi. J’ai toujours aimé me laisser peloter, prendre en main, fouillée, inerte et passive. Me laisser prendre d’assaut en silence. Me plier, docile, à toutes leurs exigences. Je n’ai jamais aimé ceux qui n’osaient pas, me demandaient si je voulais bien, si ils pouvaient. Je préférais être prise à l’abordage, sans sommation. Aujourd’hui encore…
Ce que j’ai toujours préféré par dessus tout, c’est ressentir le plaisir que les hommes prenaient de moi. J’ai toujours profondément aimé me sentir leur objet de désir, et surtout de plaisir. J’ai toujours couru après cette sensation très forte, savoir que c’est bien de moi qu’ils tiraient leur jouissance, toujours voulu la renouveler sans trêve.
Mon plaisir à moi ? ça a toujours été d’abord celui-là. Je suis une cérébrale. La jouissance a toujours passé après. Elle vient ou pas, ça n’a jamais eu une grande importance pour moi. En général, Je ressens un grand plaisir physique dès que je me sens convoitée. Le trouble m’envahit, je me sens très vite humide entre les cuisses. J’aime être entre les mains des hommes, que je sois pénétrée ou pas. Me contempler, comme détachée de moi, être leur objet de plaisir. Il arrive souvent que le rapport se limite à une fellation. Si il n’y a pas de suite, je ne suis pas frustrée, jamais. Ma jouissance, je me la procurerai plus tard, le soir, au calme, au creux de mon lit, en me remémorant tout en détail.
J’aime bien sûr être sautée, pénétrée, baisée. Sodomisée aussi. Mais je crois que ce que j’aime par dessus tout, c’est m’agenouiller devant le sexe de l’homme et communier de lui, comme on va recevoir l’hostie à la messe. Sacrilège ? Je m’en fous. Oui, j’ai la religion du sexe masculin, et je suis toujours prête à me soumettre à son autorité et à le servir.
Je suis, dans la vie courante, une femme libre. Je revendique cette liberté, et mon égalité avec les hommes. Jamais je n’accepterai qu’un homme gouverne ma vie. Mais sur le plan sexuel, j’ose dire ce que peu de femme avoueront : j’aime me sentir chienne, femelle, soumise, objet, obéissante, subalterne. Avec ceux qui savent s’imposer, ça va sans dire. Les autres, avec leur tendresse et leur délicatesse, leur indécision, n’auront rien compris. Tant pis pour eux. Telle je suis. Certains hommes protesteront, me mépriseront, me plaindront. Beaucoup de femmes, scandalisées, me voueront aux gémonies. Ça n’a pas d’importance…
Par Isa - Publié dans : Journal d'une traînée
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