Mon propos


Le journal intime d'une trentenaire, errante sexuelle.
On m'a toujours traitée de fille facile, de traînée, de marie-couche-toi-là. J'assume.
Je suis comme ça.
J'essaierai d'être vraie, sans fard, au fil d'un journal décousu, fait de réflexions, d'expériences vécues racontées franchement, sans détour mais sans vulgarité.
Isa
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Lundi 6 mars 1 06 /03 /Mars 23:18
J’aimais bien traîner dans les boîtes, le vendredi soir ou le samedi après midi. Non que j’aime spécialement danser. Je n’y trouvais pas de plaisir particulier, et je ne venais sur la piste que si j’y étais invitée par l’un ou l’autre. Mais j’aimais bien cette atmosphère, lourde, enfumée, sombre, un peu glauque. Certaines filles venaient sans aucun doute pour s’adonner aux plaisirs de la danse, mais la plupart n’y trouvaient, j’en suis sûre, qu’un prétexte commode. En fait, ne soyons pas hypocrites, on n’y allait que pour une seule chose. Les filles pour se laisser draguer, les mecs pour faire leur marché, chercher leur pâture. Pour être honnête, ça ressemblait un peu à la foire aux bestiaux. Les filles faisaient tapisserie, se laissaient examiner, évaluer d’un œil de maquignon par les garçons qui défilaient lentement. On les entendait presque penser : « celle-là elle est bonne, je me la ferais bien, celle-là, bof, c’est un thon. Juste bonne à tirer que si on trouve pas mieux… ». Et on devinait les pensées des filles : « il y en aura bien au moins un qui va s’intéresser à moi... Et pourvu qu’il soit pas trop moche quand même. Tant pis, si j’ai pas le choix je fermerai les yeux… ».
Moi, je restais le long du mur, les yeux mi-clos. Je savais que je ne resterais pas longtemps « inemployée ». Non que je sois la plus jolie, loin de là. Je ne me faisais pas d’illusion là-dessus. Et je ne prenais même pas la peine de jouer aux filles sexy, habillées et fardées pour aguicher le mâle. J’étais le plus souvent en jeans, ou encore dans une petite robe noire toute simple. Mais ma réputation me dispensait de faire le moindre effort de séduction. La plupart des gars qui tournaient pour évaluer le « bétail » me connaissaient, m’avaient déjà utilisée. Ils ne prenaient même pas la peine de m’adresser la parole, de me dire un mot gentil ou flatteur. J’étais pour eux un excellent second choix de fin de soirée. Ils essayaient avant tout de trouver de la chair fraîche, et à défaut d’y parvenir, ils savaient que la marie-couche-toi-là de service toujours là pour leur vider les couilles à bon compte…
Par Isa - Publié dans : Mes errances
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