Mon propos


Le journal intime d'une trentenaire, errante sexuelle.
On m'a toujours traitée de fille facile, de traînée, de marie-couche-toi-là. J'assume.
Je suis comme ça.
J'essaierai d'être vraie, sans fard, au fil d'un journal décousu, fait de réflexions, d'expériences vécues racontées franchement, sans détour mais sans vulgarité.
Isa
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Dimanche 2 avril 7 02 /04 /Avr 15:43
Djamila avait fini par s’enfuir. Elle était montée à Paris pour échapper à son sort. Mais très vite, faute de ressources, elle avait dû se remettre à la prostitution. Sur le trottoir cette fois, à la sauvette. Et bientôt elle était tombée sur un « protecteur », un black qui l’avait prise en main, et alternait avec subtilité tendresse et brutalité.
Il avait su la persuader que c’était parfaitement normal qu’il la batte, que c’était pour son bien, pour lui prouver l’intérêt qu’il lui portait.
Qu’il était naturel qu’une fille soit battue régulièrement pour apprendre l’obéissance à l’homme. Il avait aussi décidé de la mettre « en stage » pour parfaire sa formation et lui faire comprendre qu’une pute devait absolument tout accepter des clients, leur être soumise sans restriction. Djamila avait accepté. Le stage en question avait consisté en un viol collectif avec l’aide de trois autres potes à lui. Pendant vingt-quatre heures, Djamila avait été violée de tous les côtés avec la plus grande brutalité, forcée, giflée, fouettée, insultée, humiliée, rabaissée, puis son black l’avait pris dans ses bras et consolée tendrement. Après ça, Djamila avait abandonné toute forme d’amour-propre. Et son mac n’a pas eu de mal à la renvoyer dare dare sur le trottoir.
Au fond, son histoire n’était pas si éloignée de la mienne. Elle avait été simplement beaucoup plus dure. Plutôt que de se lamenter sur son sort, Djamila avait choisi de rester optimiste et amoureuse de la vie. Le poids des traditions d’Afrique du Nord (elle insistait sur le fait qu’elle n’était pas arabe mais kabyle, mais je ne voyais pas la différence) la portait au fatalisme, à trouver presque normal que les femmes soient soumises aux hommes. C’était la règle de tous temps là-bas. Et après tout, elle ne détestait pas être baisée par tous ceux qui l’exigeaient. Elle m’a avoué avoir appris à prendre même un certain plaisir à l’être rudement, violemment. Tout comme moi, au fond… ça nous rapprochait. Je me sentais de plus en plus proche de Djamila, je la considérait comme ma grande sœur.
Par Isa - Publié dans : Djamila
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