Mon propos


Le journal intime d'une trentenaire, errante sexuelle.
On m'a toujours traitée de fille facile, de traînée, de marie-couche-toi-là. J'assume.
Je suis comme ça.
J'essaierai d'être vraie, sans fard, au fil d'un journal décousu, fait de réflexions, d'expériences vécues racontées franchement, sans détour mais sans vulgarité.
Isa
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Dimanche 2 avril 7 02 /04 /Avr 02:01
Peu à peu, Djamila est devenue une vraie amie. Elle était la seule à me témoigner des sentiments amicaux. Les autres filles me considéraient comme une rivale, d’autant plus dangereuse que j’étais indépendante…
Chaque fois que je venais traîner sur le trottoir du quartier le soir, j’espérais retrouver Djamila. Elle n’était pas toujours là, et me manquait alors terriblement. Soi qu’elle était déjà avec un client, soit qu’elle n’était carrément pas venue. Elle aussi s’efforçait de ne pas trop traîner toujours au même endroit, pour ne pas trop risquer de se faire emballer par les flics. Ça lui était pourtant souvent arrivé, au cours de ses nombreuses années de trottoir. C’était pour elle une routine. Moi, j’essayais de faire en sorte que ça ne m’arrive pas.
Petit à petit, elle m’avait fait des confidences. Elle avait tout connu, très tôt et très jeune. L’initiation sexuelle, pas toujours consentie, dans son Algérie natale. Dès onze ans, elle avait d’abord été sodomisée, bien avant d’être prise par devant, puis de servir régulièrement au plaisir des garçons du coin.
Très vite elle avait été considérée comme une pute qu’on utilise sans ménagement et qui n’a pas intérêt à refuser. Son grand frère avait très tôt pris les affaires en main, organisant des séances payantes dont la petite sœur était l’objet impuissant et soumis. A quinze ans, il l’avait envoyé à Marseille en la recommandant à des amis Algériens immigrés en France. En fait une bande de macs à qui il l’avait vendue. Quand elle s’en était rendue compte, elle a bien tenté de se rebeller, mais après quelques douloureuses raclées, elle s’est rapidement soumise à leurs projets qui consistaient à la « commercialiser » sur le port où elle devait satisfaire les marins en bordée. Ça a été une période très dure. Djamila était à l’abattage, enfermée dans un local où défilaient les marins les matelots qui lui passaient dessus à la chaîne. Elle devait subir entre quinze et vingt passes par jour, quelquefois plus.
Par Isa - Publié dans : Djamila
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