Après les rudes épreuves que j’avais vécues, j’éprouvais le besoin d’un peu de douceur. J’en avais bien trouvé auprès de Djamila que j’avais revue avec bonheur. Mais c’était une tendresse toute féminine. Soyeuse, reposante, une solidarité de femmes. J’avais besoin de retrouver le commerce des hommes. J’étais loin de détester leur rudesse, mais pour l’heure j’avais eu largement mon compte. C’est ainsi que je repris le chemin de l’atelier de Robert, mon vieil ami le photographe que, je l’avoue, j’avais pas mal négligé ces derniers temps.

Il fut surpris de me revoir. Ravi aussi. Il me fit entrer, et aussitôt me fit des reproches en se plantant devant moi, plaquée contre les mur. Il grondait sourdement. Je l’avais laissé tombé comme une vieille chaussette, sans même lui faire un signe. Et où j’étais encore allé traîner ? Avec tous les petits salopards du quartier ? Je préférais aller me faire tirer dans les caves par des lascars qui me méprisaient plutôt de venir voir quelqu’un qui savait me comprendre, m’aimer et me respecter ? Ben oui, murmurais-je, vous savez bien que je suis faite pour ça, que je suis une traînée. Je vous l’ai dit souvent, ce n’est pas une surprise pour vous… Salope ! Le mot avait claqué en même temps que la gifle qui me brûlait la joue. J’en étais stupéfaite. Lui, si doux... Robert était aussi interdit que moi, comme paralysé par ce qu’il venait de faire. Oh excuse moi ! ça m’a échappé, je ne voulais pas… Il me prit la tête à deux mains, caressa doucement ma joue brûlante. Excuse- moi Isabelle. C’est que je t’aime, moi, et je n’aime pas imaginer ce que tu as fait pendant tout ce temps. Il m’embrassa doucement. Je me laissai embrasser en m’appuyant mollement contre le mur. Je me laissai envahir par sa tendresse, et c’était délicieux. Je ne lui en voulais déjà plus de son geste. Je dirais même que je l’avais aimé et apprécié. Toujours alanguie, je le laissai caresser mes seins à travers ma robe, puis la relever, me l’ôter doucement. Je me retrouvai bientôt nue devant lui, offerte à ses caresses inquisitrices. Sa main s’était glissée entre mes cuisses, qui se sont écartées presque naturellement, sans que je le veuille vraiment. Je me suis laissé fouiller. J’étais déjà humide…

Robert m’entraîna sur le lit, se coucha contre moi, repris ses caresses lentes sur tout mon corps, sa fouille de mon sexe détrempé de ses doigts avides. Alors, je portai ma main sur son pantalon. Je sentais sa bite bander à travers l’étoffe. Je baissai la fermeture éclair, et je retrouvai avec plaisir entre les doigts l’épaisseur, la lourdeur que j’avais un peu oubliée ces derniers temps. Je me penchai pour le prendre en bouche, le sucer doucement, lentement, tendrement. Je sentais son gland gonfler, son membre durcir encore, envahir ma bouche.
Robert s’empara de ma nuque d’une main ferme et commença des mouvements de va et vient, lents, longs, profonds. Il m’a baisé la bouche comme ça, longtemps, très longtemps. Enfin, j’ai ressenti les spasmes de plus en plus

nerveux qui annonçaient la montée de sa jouissance. Je n’ai pas cherché à me dégager. D’ailleurs, sa main fermement agrippée sur ma nuque ne me laissait guère le choix. Il jouit enfin, à gros bouillons. J’ai tout avalé, consciencieusement, à petites gorgées, le liquide chaud et épais. Il est encore resté de longues minutes dans ma bouche, le temps que je le sente ramollir, puis se retirer enfin.
Robert me bascula en arrière pour m’offrir un regard reconnaissant. Il me dit : Enfin je te retrouve, ma petite salope préférée… Il m’embrassa à pleine bouche pour partager ce qui restait de sa liqueur…
Je découvre ce blog riche d\\\'un extraordinaire parcours on ne peut plus chaotique mais dont , il me semble, le but ultime est pour l\\\'heroine de se connaitre mieux afin de mieux vivre avec elle même.
Nous en sommes tous la, mais sans en avoir forcément le courage que montre Isa au travers son témoignage poignant , émouvant, ... troublant. Sans être capable d\\\'assumer les actes (surement moins éprouvant que ceux vécus par cette femme) que demandent cette quête.
Je trouve tes textes magnifiquement bien écrits et je m\\\'ajoute volontiers à la liste des personnes qui pensent que ce recueil de vécu et de ressentis vaut autant que bien des bouquins dits érotiques fades et aseptisés. Alors, ose croire en toi, chère Isa, travaille encore et encore ton écriture, et envisage .... plus qu\\\'un blog réussie.
Je suis persuadé que ce serait une expérience aussi enrichissante. ET qui te ferait GRANDIR aussi. Car, je pense que qui que l\\\'on soit, quoi que l\\\'on se pense, se sentir valorisé aide à vivre mieux avec soi même .... (de la même manière que le regard différent d\\\'un viel ami photographe par exemple)
Encore de nombreuses choses à rajouter ... peut être une autre fois....
Attention à toi, Isa
Yann
Continuer d'écrire ? Certainement. J'y ai pris goût, et vos nombreux commentaires flatteurs m'y incitent encore plus. Publier ? Oui, pourquoi pas. J'y pense de plus en plus, et pour les mêmes raisons. Mais au fond, j'ai le temps, tout le temps. Je me réserve ce plaisir-là pour plus tard. Quand, peut-être, je serai moins "active"...
Isa
Surement...! Les expériences du passé et du présent, bien sur, sont enrichissantes et font que chacun d'entre nous se construit un peu plus chaque jour. Vivre ce que l'on ressent au plus profond de soi et l'assumer sont une chose, le comprendre et vivre avec en sont une autre. Tu sembles "active" sur ce chemin mais il sera encore long...
Comprendre pourquoi tu te considères ainsi (ou si peu! du moins ton corps) : l'ultime trainée, celle qu'on utilise et qu'on jette.... Je ne crois pas que ce soit dans les gènes. Ne se pourrait-il pas (je parle comme un psy!... sourire) que ton environnement familial ait joué dans ce sentiment profond? Ton père (absent?), ta mère, tu en parles peu... Peut-être est-ce volontaire? Ou bien par pudeur... (re sourire).
Ton histoire me parle. Pourquoi? Parce que je peux me retrouver dans les deux "camps" que tu décris. Me sentir animal et bestial dans l'acte sexuel au point de ne considérer ma partenaire comme un seul objet de plaisir, comme ma "putain". Dépasser le fantasme et l'assumer n'est pas toujours facile car c'est dérangeant quelque part. Je n'y arrive que tro peu souvent, seulement lorsque ma conscience est totalement annihilée par l'excitation. Et, d'autre part, mon coté féminin aime se vautrer dans la soumission à ma partenaire. J'aime alors être utilisé, brutalisé, sodomisé, humilié. Et dans ces instants, je voudrais plus que ce que ma partenaire (pourtant compréhensible) peut me donner et j'assume cela très facilement aujourd'hui.
Je vais suivre cette (Ton) histoire, dure, insoutenable, dérangeante d'une fille qui a les couilles de vivre pleinement ce qu'elle ressent au fond d'elle. Je vais suivre cette Histoire pour savoir si le titre de ce blog (femme.ouverte) ne fait pas seulement références à des orifices mais aussi à d'autres horizons ou amour, sentiment et jouissance ne seront plus dissociés de son corps
Yann
Ne cherchez pas de raisons d'ordre psychanalytique. J'ai connu d'autres femmes comme moi (pas beaucoup, j'avoue...) qui ne sont pas venues d'un milieu modeste, qui n'ont pas eu un environnement familial "déficient", qui, plutôt bourgeoises et bien éduquées, bien intégrées dans la vie sociale, ont choisi d'être des "salopes", simplement parce que tel était leur destin, ou la vérité de leur moi profond...
Et puisque vous employez le mot de pudeur, je l'attrape au vol pour dire que oui, malgré les apparences, je suis extrêmement pudique. Paradoxe ? A vous de juger...
Enfin, votre témoignage personnel est très intéressant, et me touche beaucoup. Vous êtes homme, et comme tel vous aimez traiter votre compagne en putain. Et votre côté féminin vous incite à désirer être "brutalisé, sodomisé, humilié"... Vous pouvez donc comprendre ce qui peut animer une femme quelquesfois. On ne saurait mieux dire l'ambivalence des sentiments et des diverses personnalités qui coïncident en chacun de nous.
Vous me comprenez, donc. Pour autant, est-ce que vous vous méprisez ? Non, j'espère. Il semble que vous assumez vos désirs. Et vous avez bien de la chance d'avoir une partenaire capable de partager avec vous des désirs aussi puissamment contradictoires.
Pour ma part, je crois que j'aurais du mal à jouer des rôles aussi opposés avec la même personne. J'aime les partenaires qui sont "uniques", du moins dans le moment. Je ne saurais vivre tour à tour des situations où il est, presque en même temps, mâle macho et femelle soumise. En cela... je suis moins ouverte que vous...
Avec toutes mes amitiés.
Isa
Bien sur que je vous comprends ... plus que vous ne le pensez même!
Et dans mes propos, il n'y a aucun jugement, aucune morale et surtout pas le moindre mépris.
Je ne me veux aucunement thérapeuthe (... de comptoir!), j'aime seulement chercher à voir derrière les choses (la face cachée). Mon hypthèse (qui vient avant tout de ma propre expérience) est que "l'inclinaison du moi profond" est souvent influencée par ce que nous avons vécu dans notre enfance. Et bien sur, ceci n'a rien à voir avec le contexte social ou l'on évolue (... même si des parcours sont plus propices sur certains terrains!).
Je ne m'étonne pas que vous rebondissiez sur le mot "pudeur", je l'avais employé par provocation. A la lecture de vos écrits, je ne doute pas un seul instant qu'elle existe chez vous. Elle transpire à chaque ligne...
C'est très agréable d'échanger avec vous (j'aimerai aborder tellement d'autres sujets) mais je ne voudrais pas vous détourner de votre objectif premier ici : la rédaction de votre blog.
Ma contibution (je trouve le mot intéressant) se veut une stimulation à la réflexion pour encore plus de profondeur pour la suite (ambitieux, n'est ce pas?)
Des portes à entrouvrir pour donner plus encore... (Rires!)
Amicalement!
Yann (busedesa@hotmail.com)
Pour la première fois sur ce blog...
Je suis séduit....
Comme toujours, superbe écriture !
Tu illustres parfaitement les images que tu trouves !
je pense que tu es un homme et que tu fais ce blog par fantasmes.
pourquoi ? les termes employés paraissent masculins c'est une intuition. peut etre que je me plante mais...
treès beau vraiment, cet abandon, il y a de l'amour là-dedans... même si ce mot est galvaudé...
Bonjour Isa,
Très beau texte, plein de vitalité et fortement excitant, je trouve, merci de tout ça !