Mon propos


Le journal intime d'une trentenaire, errante sexuelle.
On m'a toujours traitée de fille facile, de traînée, de marie-couche-toi-là. J'assume.
Je suis comme ça.
J'essaierai d'être vraie, sans fard, au fil d'un journal décousu, fait de réflexions, d'expériences vécues racontées franchement, sans détour mais sans vulgarité.
Isa
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Correspondance

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Vendredi 31 mars 5 31 /03 /Mars 23:37
J’ai pris l’habitude de retourner régulièrement faire le trottoir en fin de journée. Pas vraiment pour l’argent, non. J’avais un boulot, pas terrible, mais un boulot quand même. Et je n’avais pas l’intention de devenir prostituée professionnelle. Çe qui m’attirait, c’était ce côté sombre, un peu glauque, qui me rappelait mes descentes à la cave. J’aimais me sentir confrontée à ces inconnus qui m’abordaient directement, sans discours inutile, qui m’achetaient mes services pour se servir de moi. Les types trop timides, trop moches, qui ne semblaient pas très bien savoir ce qu’ils voulaient, je me débrouillais pour les dissuader en leur proposant un tarif trop élevé. Ils repartaient comme ils étaient venus, à la recherche d’une autre fille plus abordable. Aux autres, je proposais un tarif dérisoire. L’argent qu’ils me donnaient leur donnait l’impression qu’ils pouvaient tout exiger, puisqu’ils payaient.
Que mes tarifs soient en dessous de ce qui se pratiquait habituellement (des copines de trottoir avec qui j’avais fait connaissance m’avaient mise au courant des habitudes du lieu) leur donnaient le sentiment que j’étais une débutante docile dont ils pourraient se servir comme ils voulaient. Ils ne s’en privaient pas. C’est vrai qu’avec un peu d’argent ils se croyaient tout permis. Ils auraient eu tort de se gêner. Il n’était pas rare que pour le prix d’une simple pipe, ils enfilent leurs doigts brutalement dans ma chatte ou dans mon cul avant de décharger leur sperme dans ma bouche. J’avoue que ça m’excitait assez d’être ainsi traitée comme un objet sexuel.
Par Isa - Publié dans : Mes errances
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Mardi 28 mars 2 28 /03 /Mars 11:47
L’épisode m’avait troublée plus que je ne pensais. J’avoue que m’être laissée embarquer par un inconnu dans sa voiture comme une pute ramassée au bord du trottoir pour une poignée de monnaie, devoir me pencher sur son sexe pour le satisfaire entre deux voitures, au risque d’être découverts, m’avait provoqué une montée d’adrénaline. Surtout que le type n’était pas vraiment attirant. Ça m’avait rappelé le temps où j’allais sucer des hommes qui auraient pu être mon père, chez eux, entre deux portes, pour mon argent de poche.
Que le type m’ait pris pour une putain était assez humiliant. Mais à bien y réfléchir, j’avais déjà été pendant longtemps le vide couilles de tout le monde dans mon ancien quartier. C’était finalement assez normal. Je n’ai jamais eu beaucoup d’amour propre, et j’ai toujours accepté de me faire sauter par tout le monde. Et le fait d’avoir vécu pendant quelques temps une vie de couple presque conventionnelle n’y changeait rien. Finalement, c’est vrai que je suis un peu une putain. J’avais accepté en quelques secondes que ce type me considère comme telle…
Je suis restée plusieurs semaines à repenser à cet épisode. J’avais envie d’y retourner, sans oser le faire. Et puis je me suis décidée. Un vendredi soir en sortant du boulot, je suis retournée sur le boulevard. Ça n’a pas traîné. Une voiture s’est arrêtée près de moi. Je suis montée. A peine un quart d’heure plus tard, je me suis retrouvée sur le trottoir, la bouche pâteuse.
Je n’ai guère eu le temps de fumer une cigarette qu’un autre type m’abordait pour me demander une pipe. En moins d’une heure, trois hommes m’avaient successivement joui dans la bouche. Un autre encore s’est arrêté auprès de moi. Lui voulait me baiser. Je n’ai pas osé. Et il ne me plaisait pas. Il était gros et moche. Je lui ai demandé 100 euros, il a trouvé que c’était trop cher, il n’a pas insisté.
J’ai trouvé que ça suffisait pour ce soir-là. Et puis je n’avais pas envie d’être embarquée par la police. Je me suis dépêchée de rentrer chez moi.
Par Isa - Publié dans : Mes errances
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Samedi 25 mars 6 25 /03 /Mars 00:44
De nouveau libre, j’ai loué un appart et pris un boulot. Oh, caissière, ce n’était pas la gloire, mais enfin ça assurait mon indépendance et ça payait mon loyer. Je n’avais pas remis les pieds dans mon ancienne cité. De mes anciennes relations, je n’avais conservé que Robert, le photographe, à qui je rendais régulièrement visite, et qui continuait à prendre des photos de moi après s’être soulagé dans ma bouche. Pour le reste, j’ai connu une période d’abstinence plutôt reposante. Les chaudes soirées en boîte ou en cave au cours desquelles j’étais prise d’assaut par la meute en rut ne me manquaient pas. De ça, j’avais eu largement mon compte, et j’appréciais de rester seule à la maison, vautrée devant la télé.
Puis un soir de printemps, alors que je marchais sur le boulevard en rentrant du boulot, une voiture s’est arrêtée près de moi. La vitre s’est abaissée et un type s’est penché pour me héler. Je croyais qu’il allait me demander un renseignement pour trouver sa route. Je me préparais déjà à lui dire que je connaissais mal le quartier. Mais j’ai entendu un « combien pour une pipe ? ». Je croyais avoir mal compris. Mais le type a insisté : « combien tu prends ? Tu suces sans capote, j’espère ? ».
J’ai jeté un œil rapide dans la voiture : un homme d’une quarantaine d’années, moustachu, l’air pas commode. J’étais déstabilisée, je ne savais que répondre. Je venais de comprendre qu’il me prenait pour une prostituée. J’ai voulu lui dire qu’il y avait erreur, que je n’étais pas ce qu’il croyait. Mais, j’en ai été surprise moi-même, j’ai bafouillé un chiffre inaudible. « combien ? Je n’ai pas entendu. » Je me sentais rouge de confusion. J’ai répété « vingt euros ». « ok, monte ! »
Il a démarré la voiture aussitôt, cherchant un coin tranquille où s’arrêter. J’étais silencieuse et comme paralysée. Je n’en menais pas large. Je me demandais ce qui m’avait pris, pourquoi j’avais accepté ça. Lui jetait de temps en temps un regard sur moi comme pour m’évaluer, me jauger. Enfin il a arrêté la voiture dans une petite rue qui donnait sur un parc. Il faisait sombre, l’endroit était désert, on était garé entre deux voitures qui nous protégeaient.
Sans un mot, il a sorti un billet que j’ai enfoui dans une poche de mon manteau. Sans perdre de temps, il a ouvert sa braguette. Il m’a pris par le cou, m’a rapidement peloté les seins et les cuisses, puis il m’a forcée à se pencher sur son sexe. Je me suis exécutée sans enthousiasme. Sa bite était molle, ce n’était pas très agréable. Puis elle a commencé à durcir, tandis qu’il me flattait la croupe. Ça n’a pas duré longtemps. Il a joui rapidement, me remplissant la bouche d’un goût amer. J’ai tout recraché. Il s’est rapidement essuyé avec un kleenex, a ouvert ma porte sans un mot, me faisant comprendre que je devais descendre. Il a démarré sans tarder, je me suis retrouvée sur le trottoir, la bouche pâteuse, troublée par ce qui venait d’arriver...
Par Isa - Publié dans : Mes errances
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